Extrait 4
Society Poker !
La vie en autarcie totale ? Tôt ou tard elle amène les sociétés qui l’ont choisie, à se faire phagocyter par une voisine plus grosse ou, à obtenir le même résultat en perdant une guerre dont elle était, en fait, le seul enjeu.
La vie en communication avec les autres… ? (communication n’égale pas communion) Ce choix entraîne toujours des erreurs et des tricheries de tous ordres, y compris donc : les mésalliances, les conflits, les guerres et autant de grands différents, que de petits arrangements. Dans nos passés, tout se fit, et même plus ; mais aucune méthode n’est à ce jour connue comme une panacée. Les sociétés, au cours du temps se sont plus ou moins volontairement décidées à rentrer dans le cercle des relations internationales et à y tourner en rond si possible, dans le même sens.
Mais, prudence !
Ce jeu ressemble à s’y méprendre à un certain jeu de poker dans lequel il n’existe qu’une seule table pour tous. C’est un « Poker International » ; où à chaque fois : le dernier renchérisseur demande à voir le jeu des cartes de ceux qui lui ont résisté…
A ce stade il y a toujours au moins un perdant momentané, et ce dernier n’est pas toujours celui qu’il y paraît. Si à ce moment les problèmes dorment encore sous le tapis vert de la table, c’est que les règles du jeu sont acceptées par tous.
Mais les problèmes se réveillent toujours du mauvais œil, lorsque certains joueurs réalisent qu’ils sont ruinés, au point de risquer de ne plus jamais pouvoir jouer. C’est ce qui se passait sans encombre jusqu’à ces dernières années.
En effet : certains joueurs, du genre « prudent » tout en sachant jouer, savaient ne pas disposer de revenus illimités. Ils géraient bien leur « cave » (réserve), tout en y transférant régulièrement en douce quelques jetons « noirs ». Ils pouvaient avoir la chance d’augmenter leurs réserves au cours du jeu et savoir ne monter les enchères qu’à bon escient ; dans l’attente de comprendre à quels autres joueurs ils pouvaient apporter discrètement leur concours dans l’optique réaliste de négocier le service au mieux de leurs intérêts. Ils pouvaient ne pas être dupes du caractère de l’enjeu de la partie. D’autres, aux immenses fortunes, possèdent en garanties les ressources nécessaires à les alimenter.
D’autres encore, qui possèdent la fortune, possèdent en outre des ressources et les moyens matériels qui leur permettent d’en produire encore plus… Et de renouveler leur potentiel plus rapidement que les autres.
Lorsqu’ils perdent, ils perdent donc sans compter ! Ils ne comptent d’ailleurs pas non plus lorsqu’ils gagnent. Sur ce tapis vert, souvent, le véritable enjeu n’est pas l’argent qui se trouve devant le joueur ; il se trouve caché, bien à l’abri, à l’intérieur même du joueur. A ses adversaires de deviner où se situe le plus important pour lui. S’ils commettent une erreur, ils ne joueront en fait qu’à une forme de poker/monopoly (poker « bidon » en quelque sorte) et, n’engrangeront que des fortunes virtuelles sans valeur aucune. Le fait que le grand gagnant d’un concours de poker international (un vrai), reçoive le surnom de « POKER-FACE » est loin d’être vide de sens ; car chaque société doit évoluer pour le mieux et, le mieux pour l’une n’est pas, loin s’en faut, le mieux de la voisine. A chacune son mieux, certes, mais dans le cercle de ce jeu, les règles ne doivent pas changer.
Nous n’allons pas refaire ici l’histoire socialo/économique du monde ; mais juste dire ou confirmer, à ceux qui ne l’auraient pas déjà admis par ailleurs, qu’à ce jeu, les sociétés qui ont misé sur l’avancement, la recherche, la technologie, l’élargissement des frontières de notre planète. Le futur et l’insondable de l’inconnu en somme ; ou encore, la révolte contre LE DIT de DIEU…
Ces sociétés là ont déjà gagné la partie. Celles qui ont joué le rôle du mauvais serviteur de la parabole du Nouveau Testament, n’ont pas fait fructifier les deux talents, que leur patron leur avait confié avant son voyage… Elles sont donc hors course depuis un certain temps.
Leur drame est : de ne pas avoir compris que la partie était virtuellement terminée, et que les autres jouent encore malgré tout avec elles ; comme du temps où elles semblaient s’équivaloir en puissance. Leur objectif est d’atteindre le poteau avant celles qui n’accordaient visiblement pas suffisamment d’importance à la nécessité d’évoluer vers le haut, autrement qu’en espérant que Dieu en descende.
Elles n’avaient pas compris que les fortunes qui leur servaient à « blinder » à chaque donne, et à renchérir l’enchère de ses voisines, ne représentaient plus rien sur la table de jeu. Les valeurs étaient changées… Et si le jeu semblait continuer : sans être dans le secret des dieux, nous pensons pouvoir proposer deux raisons possibles:
Soit leurs adversaires s’étaient éclipsés, laissant à leurs places des hologrammes pilotés par ordinateur, et s’en étaient allés manipuler la console de commandement de l’avenir ; pendant que leurs adversaires continuaient à jouer, esclaves du chant des sirènes de l’océan du « statut quo, » et du rythme lancinant du marteau du « dieu de l’intégrisme » qui s’abat alternativement, à gauche, sur la « corne de l’orgueil » puis à droite sur la « corne de l’avidité» de l’enclume de « l’ignorance et de la bêtise. »
Soit ils attendaient le dernier instant pour s’en aller, à savoir : l’instant qui leur confirmerait que leurs adversaires n’avaient pas compris ou, voulu comprendre que les formidables enjeux de cette longue partie de poker international, n’avaient rien de commun avec les immenses fortunes sonnantes et trébuchantes qui s’étaient vautrées sur la table de jeux. Et que par conséquent il était exclu que ces joueurs puissent avant très longtemps, partager avec eux : le droit et l’honneur d’agir sur l’orientation générale du vaisseau de l’humanité, dans l’immensité de l’univers qui ne l’a peut-être pas encore détecté.