"Les gouttes d'encre"

Autopsie Anthropologique d'un Attentat

Extrait 3

La grande majorité des  individus qui composent nos sociétés, n’ont plus de l’individu que l’apparence, à l’instar de la coquille d’escargot, vide. Un esprit de lâcheté constitutionnelle postule sérieusement la place - Ces individus que nous devrions être, deviennent quasiment incapables de se remettre en cause ou de défendre une idée que 70% de la société ne partagerait pas.

Depuis presque trente ans, les médias, ont pris la mesure des sociétés, et des individus. Auparavant, l’idée de maîtrise du domaine était dans l’idée ; mais la technologie était ancienne et les hommes qui la créaient ne pouvaient encore en préciser le cadre et l’esprit qui pourrait en faire l’icône principale de chaque logement du pays. Cela laissait une certaine liberté aux créateurs et aux présentateurs, qui mouillaient leurs chemises à faire du « constructif », à condition bien sûr de ne pas disséquer négativement le pouvoir en place.

Ces gens ne consultaient pas encore en cours d’émission, la cote au box office de l’intérêt manifesté à celle-ci par les téléspectateurs. En 2001, les choses ont changé de visage et de corps. L’utilisation des médias est devenue synonyme de voie royale, dangereuse mais pratiquement incontournable. Si les médias ne sont plus obligatoirement aux ordres du pouvoir, celui-ci les protége tant qu’elles ont le souci, et le génie de rester financièrement solides. Il se pourrait même, que la protection du pouvoir d’un pays, ne soit plus qu’un élément associé à d’autres, qui veille à maintenir leur puissance. Quoi que ce soit, les médias ont revêtu grâce à cela, et jusqu’à preuve du contraire : le manteau statutaire apparent de l’indestructibilité. Elles peuvent fabriquer et cautionner ou détruire des idoles populaires de tous ordres ; y compris en leur sein. La technologie autorise la création, la récupération et la mise en mémoire d’un nombre fantastique de documents émanant du domaine réel comme de la fiction, en provenance du monde entier. La technologie actuellement en cours de conception pour le futur, dont celle du « virtuel », peut déjà permettre à tout un chacun de visionner des situations qui n’existent que dans l’esprit de leurs concepteurs, et dont l’irréalité est pratiquement indécelable.

Les médias ont ainsi investi par étapes, l’esprit de toute une jeunesse qu’elles pourront, à leur gré ou à celui de ceux qui président à leur fonctionnement et décident de leurs objectifs, faire évoluer et maintenir sans repères de la réalité. Ceux qui pourraient encore endiguer les flots bouillonnants de cette organisation, sont ceux qui ont connu les médias alors qu’elles n’étaient encore que des témoins fidèles des réalités. En majorité, les parents ont dépassé l’âge d’être crédible aux yeux de leurs propres enfants ; dès douze ans, si ce n’est avant : en étant optimiste, ceux-ci sont déjà en recherche de sensations d’autre nature que celles offertes par le giron familial ; et sont prêts à prendre pour vrai, tout ce qui leur est annoncé comme étant sur le point de sortir de différent dans tous les domaines. Ce ne sont pas les progrès scientifiques, ni l’avancée de la technologie, qui sont néfastes à l’humanité ; bien au contraire, nous pouvons le constater partout. Ce sont les applications que les décideurs en ordonnent ; et plus en amont : leurs motivations et objectifs, qui sont porteurs de risques. Malheureusement, la culture en son expression de polyvalence, alliée à une promotion de l’instruction et de la perception de l’importance de la cohésion des individus membres de fait ou volontaires d’une même société, brille par son absence. Oui mais alors…Que veut dire tout ceci ?

Patience ! Cela ne signifie quelque chose que dans la mesure où l’on tente de comprendre avec humilité… On ne peut en fait, que deviner des directions possibles, et en prendre une si l’on est motivé par le fait d’avancer, même seul. L’objectif étant de rejoindre des compagnons sur les chemins que l’on emprunte et de faire le plus long trajet possible avec eux. Et si possible jusqu'au bout. On ne peut apprendre de soi que si l’on tente de comprendre des autres… Et apprendre, c’est avancer ! Le retour en arrière n’est pas prévu par l’organisateur du voyage. Par contre le rêve, lui, reste permis ; et si l’on rêve, c’est que l’on se souvient de ce que l’on à vu, lu ou entendu ; de ce que l’on a appris en somme. Donc je me souviens qu’à des époques diverses, à celle encore chaude pour nous du siècle passé qui ne maîtrisait encore aucune technologie moderne de la communication, vivaient de Grands Hommes, capables, par leurs seules voix indignées ou, de leurs seules plumes révoltées, de rassembler les foules dans le pays entier, de faire trembler, voire reculer des gouvernements et de grands procureurs, autant pour la défense d’un principe galvaudé, que pour celle d’une personne humiliée ; et cela sans en demander licence à qui que ce soit.

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