"Les gouttes d'encre"

Autopsie Anthropologique d'un Attentat

Extrait 1

Mon ami, celui à qui est adressé ce petit bouquin, est un très brave garçon ; pas du tout méchant, très pacifique et serviable à souhait. Le respect de l’amitié est inné en lui. Malheureusement, comme bien des gens en France et comme beaucoup d’artistes en particulier, il déambule sa vie dans une bulle qu’on pourrait baptiser : « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ». Ces gens ont un problème à résoudre mais ils ne le savent pas. En fait : ils ne réalisent l’apparition des difficultés que lorsqu’elles appuient sur le bouton de leur interphone, ou lorsque leur secrétaire annonce leur visite… Et encore ne réalisent-ils pleinement, que lorsqu’ils prennent les emmerdements en pleine poire lorsque, encore incrédules, ils leur ouvrent la porte avec un sourire de bienvenue. Comme mon ami, je cultive la fidélité envers mes amis ; c’est la raison pour laquelle je mets un point d’honneur à ne pas accepter n’importe quoi de leur part ! Ce qui suit est la réponse à un ami ! Il m’a envoyé par fax, quelques dessins humoristiques à propos de l’attentat du 11 septembre 2001 qui détruisit les deux tours jumelles du World-Trade-Center de New York, qui entraîna ipso-facto l’intervention des Américains en Afghanistan. (voir les dessins pages suivantes)

Des américains, mon ami, comme bien d’autres de mes compatriotes, n’a retenu que le souvenir de bombardements qui ont détruit des immeubles civils pendant la seconde guerre mondiale ; le jazz, qu’il n’aime pas parce qu’il vient de là-bas, leurs « manières de cow-boys mal dégrossis » et, comme il le dit, leur propension à se mêler de tous et de tout même quand on ne leur demande rien. Je passerai rapidement sur le génocide des Indiens d’Amérique et la guerre du Viêt-Nam, qui représentent à ses yeux la marque de l’infamie. Ne lui parlez pas de l’époque, du contexte, de l’économie, de la politique et des risques encourus à laisser certaines triompher sur les autres et à nous renvoyer à des époques de moyen-âge… Il s’en gratte les aisselles du bas ! Mais de l’histoire du nouveau monde, à l’instar d’une majorité de Français, il ne connaît rien malgré qu’elle ne soit dans ses deux cents premières années, qu’un prolongement de celle des Européens, donc de lui-même. Mais à être quelques-fois allé aux Etats Unis moi-même, il faut reconnaître qu’une majorité d’Américains n’en connaît pas plus sur l’histoire des pays desquels ils sont originaires. Je crois que pour les uns comme pour les autres il y a là une grosse lacune à combler dès les petites classes des lycées. J’ai constaté que les Américains possèdent en eux une formidable faculté d’adaptation et de créativité. Il est certain que dans ce pays, tout peut être possible à condition de travailler et de croire à ses idées et à ce que l’on fait. Que celui qui a de bonnes idées, peut être écouté et aidé dans la réalisation de ses projets qui qu’il soit et d’où qu’il vienne.

- « Pourquoi n’y es-tu pas resté alors ? Pourquoi n’es-tu pas devenu Américain ? » me disent certains avec juste raison lorsque je leur dit ça…

Ce n’était pas l’envie d’y rester qui me manquait ; mais à l’époque où il était évident que ce fût possible pour moi comme pour ma famille, je pensais que, Français, fier de l’être, je pouvais encore faire éclore mes idées et mes projets dans mon pays avec autant de chances qu’aux U.S. Bien que je sois toujours maintenant, fidèle à ce pays de France qui monte la garde sur mes racines, j’ai pu constater que coté projets je m’étais trompé, et que mes initiatives qui auraient été soutenues là-bas, ne pouvaient qu’être passibles de la guillotine dans mon bon pays de France.

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