"Les gouttes d'encre"

L'appeau à boa ou - "Quidam" et Sherlock cherchent un éditeur...!

Bon, passons et supposons que le résultat soit positif. Alors Quidam fera peut-être un essai avec quelques autres. Supposons qu'ils soient aussi positifs, alors là il va se perdre pendant des semaines à tenter de trouver les adresses de quelques éditeurs... Mais lesquels sont les meilleurs ? Mystère et boules de gomme !

Quidam finit par cesser de se triturer les méninges et se décide à faire quelque-chose. Une idée lui vient vite fait, comme ça: aller se ballader dans une librairie ! C'est vrai ça, dans une librairie, il y a bien plus de bouquins que chez lui. Alors il y va et pousse la porte. Il a décidé de commencer par regarder les titres des livres qui lui semblent se rapprocher de son "oeuvre". En fait il y va au filling... Il en feuillette quelques uns après avoir lu le résumé au dos, il a commencé à noter sur un calepin le titre, le nom de l'éditeur et il repère par un code le genre de l'histoire. Mais voilà, il y a tellement de livres, qu'il commence à se noyer un peu. D'autant qu'il s'aperçoit vite que la lumière inonde plutôt des oeuvres écrites par les écrivains "institutionnels" plutôt décédés que vivants bien que... Contemporains... Ou bien, des oeuvres écrites par tous les ténors du monde des médias, du sport, de la médecine, du spectacles et de la politique, ou encore du monde très fermé de la grande littérature. Indéci et un peu paumé, il tourne autour des présentoirs sur lesquels sont exposés tous les livres primés... Certains auteurs lui sont tout à fait inconnus... Il a peut-être sa chance après tout... Oh, il y a bien d'autres bouquins: la SF, le polar, les BD, les trucs pour enfants... Mais lui n'a rien écrit qui s'encadre là-dedans. En fait, il est complètement perdu. Un vrai travail de Romain ce qu'il entreprend là. Ca lui donne chaud et la réalité de sa déconvenue l'énerve au plus haut point. Il ressent le besoin d'aller prendre l'air; il le fait d'ailleurs mais ça ne le calme pas pour autant.

Tiens, il y a une terrasse de café pas loin alors, autant qu'il s'y installe devant un demi de bière. Il fait ça et trempe ses lèvres dans la mousse tout réfléchissant. Devant ses yeux qui fixent le bout de la rue, commence un défilé envoûtant des noms des éditeurs - Gallimard - Le Seuil - Stock - Hachette - L'Harmattan - Fayard - etc... Un kaléïdoscope infernal, qui tourne en folie autour de lui, de plus en plus vite ! La bière est bonne pourtant, mais il la prend soudain en horreur et se lève d'un coup pour se tirer de là... rattrapé comme un ballon de rugby par le serveur qui trouvait ce quidam bien bizzare... Il avait oublié de payer ! Ramené à la réalité, un peu con-con, il s'excuse d'un sourire niais et répare sa bévue avant de remonter la rue qui le ramène chez lui. Mais qu'est-ce qui lui a pris de vouloir écrire un livre nom de dieu ?

La marche dans l'air frais ramène peu ou prou ses idées à leur place et c'est un Quidam calmé qui pousse la porte de son appartement, qui s'engonce dans le canapé devant une télé allumée machinalement, et qui feuillette distraitement un programme télé en commençant de siroter un deux/trois doigts de Ballantine's afin de décontracter ses artères et ses articulations... Quidam se sent mieux et la confiance lui revient. Oh mais, il va se battre Quidam ! Pourquoi pas lui, après tout ? D'ailleurs, juste pour lui donner raison, il s'apperçoit qu'une émission littéraire, est programmée le soir même. En seconde partieça parle justement des éditeurs: comment un manuscrit est choisi pour être édité. Ca, il va regarder... Sauf que... ça commence après les infos de minuit comme d'habitude. Bon tant pis, Quidam se sacrifiera !

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