En vadrouille sur le net, je me suis fait un croche-pied sur les forum de flu. Je me souviens... (comme dit la dame sympa - la nuit - sur France Inter) Je me souviens que c'était le 02 Février 2004 - Je me souviens... Je me souviens, qu'il était 02.16' H exactement au troisième top ! Je tentais, de proser intelligemment, car j'avais été perso invité par le Webmast à participer, donc je voulais lui faire honneur... Déception ! Pas une virgule d'intérêt ! Bon, alors, comme je ne suis pas impudent, je me suis contenté de visiter et de m'enrichir des bijoux que j'étais censé devoir trouver sur ces forums de Flu !
J'ai fouillé et refouillé, à tel point que j'en ai perdu mon compas de marine, et que j'en ai eu le mal de mer. Pour un Marsouin, c'est ultra vexant ! Je ne vais pas vous parler de ce que j'ai trouvé sur ces forums, car il y en a certainement beaucoup d'autres identiques, et je n'aime pas passer la brosse à reluire à l'un plus qu'à l'autre. De plus, je suis partisan de l'égalité des sexes !
Mais je vais vous offrir humblement ce que cette visite là, m'a inspiré et que voici-voilà !
Mes très chères petites "Sergent Major",
On dit que la facilité et le confort des choses favorisent la culture.
Facilité et confort ne sont que des outils; et comme tels, ils ne sont utiles que si l'on a appris le métier par et pour lequel ils sont conçus.
L'informatique et Internet sont, comme eux, des outils par excellence. A différence, qu'un outil mal maîtrisé peut blesser ou tuer "L'INDIVIDU" qui a mal appris... mais ceux-là, ne tuent pas l'individu qui les utilise... C'est pire ! Car c'est toute la société qu'ils tuent en la contaminant par l'idée qu'un individu inculte, parce-qu'il peut transmettre n'importe quoi, détient la beauté, le savoir et l'intelligence. (Néron et son copain Caligula aussi, parce-qu'ils étaient empereurs et dieux, transmettaient n'importe quoi pourvu que ce fut cruel... C'est, du moins, ce que l'on nous a enseigné)
Ce que je ne comprends pas, c'est qu'un "Webmaster", bien sous tous rapports par ailleurs, passe autant de temps à gérer ce genre de poubelles... (je parle de ces forums) Il en faut ? Oui ! Après tout, peut-être que pendant que certains passent leur temps à ineptier, croyant pondre des oeufs en or, ils ne pensent pas à se révolter contre Big-Brother's ! Au fait... Il est bénévole le Web's ?
Heureusement tout de même que le coté impact de certains forums reste très sectorisé, pendant que bien d'autres ont vocation à réunir, tout de même, des vecteurs porteurs d'avenir culturel, humanistes, scientifiques et littéraires; sinon il y aurait vraiment de quoi se tirer une bastos dans la tronche après avoir "bien observé" ce qui s'étale inutilement dans ces forums.
Ca a au moins eu le mérite de me faire me creuser un tout petit peu la cervelle pour "pondre" ce petit texte qui suit, lisez le, vous pourrez ainsi m'invectiver après, ça ne mange pas de pain et ça me fera marrer. A plus les "Sévignés" !
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"Autrefois, nos maîtres nous enseignaient, quelquefois durement, à écrire, et vous plaçaient entre nos petits doigts...
Ainsi devenus responsables de vos destins. Nous vous trempions, avec componction, dans un encrier en porcelaine rempli d'encre violette avant de, lentement, craintifs de l'inévitable tache qui guettait sournoisement la plus petite inattention... Mais avec toute l'application adéquate dont témoignaient à l'unisson nos langues coincées entre nos incisives écartées.
Nous tracions pleins et déliés qui redonnaient vie à des auteurs aussi grandioses que décédés, auxquels la voix grave du maître redonnait vie à chaque dictée, en faisant résonner leurs mots sur les vitres de nos salles de classes aux plafonds aussi hauts qu'étaient leurs fronts de poètes et de philosophes barbus.
Grâce à vous, chères compagnes à tout faire... Y compris des fléchettes, les preuves de nos efforts d’apprendre, comprendre et utiliser la grammaire, l'orthographe, la syntaxe, et bien d'autres choses encore, apparaissaient au vu et au su de tous, en pleine lumière. Et, selon que les nuages étaient plus moins sombres, des notes de 0 à 5 sur 10 s'amoncelaient sur l'avenir à très court terme de notre retour à la maison. Pas facile à l'époque de trafiquer les carnets de notes...!
Grâce à vous, malgré les réticences, les regimbages, et parfois l'affolement de nos petits cerveaux pour osmoser avec logique, un passé simple, un plus que parfait ou un subjonctif, et le tout agrémenté d'adjectifs, d'adverbes et de compléments divers.
Malgré tout, et grâce à vous, sans nous en rendre compte, comme par inadvertance, nous nous retrouvâmes presque tous, un peu plus grands, puis encore plus grands, et enfin surpris aussi un jour, de nous entendre, nous mêmes, composer de belles phrases, que nos petits cerveaux ordonnaient logiquement pour former un ensemble d'idées comme un tapissier fabrique ses beaux tapis.
Nous éprouvions ainsi beaucoup de satisfaction à voir l'aventure se dessiner d'aussi belle manière.
En fait chères petites choses modestes et crissantes, vous imprégnâtes tant nos doigts de cette encre savante, que malgré tous les efforts dépensés à vouloir échapper à ce destin, et à faire autre-chose, nous nous sommes retrouvés malgré nous, cultivés et capables d'en retransmettre l'idée à d'autres.
Tout cela était bel, beau et bon, et l'avenir s'annonçait radieux pour notre société.
Mais voilà ! Les belles choses, comme toutes choses prennent de l'âge et se rident.
Mais voilà ! Un trublion ayant dû rater son certif à cause de vous, voulu se venger et inventa l'arme absolue pour ce faire:
"le stylo-bille"...
Depuis, le bandit a déménagé sur un yacht de grand luxe, et il n'a pas encore remis pied à terre.
Pour vous, bien sûr, la guerre est perdue... Vos vaillants combats d'arrière-garde, si héroïques qu'ils furent, ne protégèrent pas notre monde de l'effondrement des digues qui contenaient les eaux glauques de l'iconoclastie intellectuelle.
Vous vous éteignîtes les armes à la mains, couvertes de ce bon sang violet qui coulait si généreusement dans votre unique veine jusqu'au cœur même de nos âmes, où votre souvenir, toujours présent et chaud, vous garde encore quelque vie tant que plane encore la nôtre... Pour combien de temps ?
Mais voilà chères héroïnes, que par nos yeux, vous pouvez présentement constater l'état de déliquescence dans lequel se vautre cette culture et cette littérature que vous avez aidé à nous transmettre et que nous croyions immortelles.
Vous venez ainsi, de lire des lettres, jetées n'importe où et n'importe comment, sans relations entre elles, et encore moins avec des idées constructives, rester allongées, sur le dos, sur le ventre, bras en croix, bouches ouvertes et mal-odoriférentes, yeux hagards et vides d'expressions.
Elles ne sont ni vivantes ni mortes, mais elles sont si nombreuses que plus une poussière de terre n'est visible, tellement, il est impossible d'y faire un pas sans en écraser cent à la douzaine, et ainsi libérer la puanteur de la décomposition culturelle de notre société qui, faute d'espérance à émigrer vers des lieux vierges et non encore contaminés, n'a plus d'avenir bientôt, que de se donner la mort pour éviter de coucher dans le lit de l'immondice narcissique, inculte et dé-bulbée.
Au plus, avant de presser la queue de détente du revolver, puis-je encore vous murmurer cette complainte qui résonne sur les falaises du grand canyon du vide créatif.
"
Ouvrez moi vos bras, car vous m'avez tant appris, que peut-être s'y trouve encore une petite espérance de ne pas mourir totalement... "
Michel-Louis LEONARD
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